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JEAN DES BREBIS ET

CHRISTOPHE DES MOUTONS

Les revenants péripatéticiens et les esprits noctambules n'attendent pas tous les nuits sombres et pluvieuses pour pérégriner sur la terre...

"Djan di Fayè" et "Chrichto di Mutons" choisissaient les nuits sereines, les belles nuits étoilées pour venir, en compagnie de leurs bêlants troupeaux, sur les montagnes de Cerniat.

On voyait alors deux bergers de feu, précédés de leurs chiens, conduisant le long des crêtes une infinité de chèvres, de cabris, de brebis et de moutons.

L'un - c'était Djan di Fayè - partant des Monts de Crésuz, à travers rochers et rocailles, précipices, forêts et pâturages, se dirigeait vers Biffé, la Berra et les Gros-Chaumiaux, hurlant d'une voix lamentable: "A qui me faudra-t-il rendre toutes ces petites bêtes du troupeau? A qui me faudra-t-il les rendre?"

L'autre, Chrichto di Mutons, partait du sommet du Gros-Brun. Courant les crêtes des Morvaux, de Patrahlion, du Bremingard, de la Ballisa, de la Lenz et de la Schia, il volait à la rencontre du premier comme une trainée de feu, en criant pareillement, d'une voix désespérée: "A qui me faudra-t-il rendre toutes ces petites bêtes du troupeau? A qui me faudra-t-il les rendre?"

Les deux troupeaux se rencontraient invariablement dans un pâturage situé au-dessus des Gros-Chaumiaux. Là, semblables à deux armées formidables, ils s'arrêtaient, prenaient position et se rangeaient en bataille.

Les deux chefs allaient, venaient, couraient donnaient des ordres, vociféraient et, comme les guerriers d'autrefois, ils s'apostrophaient et se provoquaient réciproquement.

"Viens, grand voleur de chèvres et de moutons, s'exclamait Chrichto, viens voir si je n'en ai pas davantage et de plus beaux que toi. Tu n'es qu'un Welsche, un Cerniatin! Fais donc avancer tes petits boucs et tes petits moutons.

- Tais-toi, vieux Coutzéroud, répondait Djan. Tes chèvres et tes boucs sans cornes n'ont que la peau et les os! Dès ce soir, ton chien et toi, comme les démons de l'enfer, vous pourrez courir seuls pâturages, rochers et précipices, jusqu'à ce que tu ne sois plus Coutzéroud. Viens, que je détruise ton troupeau déjà à moitié mort de faim." 

Un combat terrible s'engageait alors. Le troupeau de Djan se ruait sur celui de Chrichto et celui de Chrichto se ruait sur celui de Djan. Têtes contre têtes, cornes contre cornes, cabris, agneaux, béliers, boucs, chèvres et brebis se battaient comme des lions. Les cris et les vociférations des chefs, les bêlements des troupeaux et les hurlements des chiens se répercutaient d'échos en échos jusqu'au fond de la vallée et la lutte durait jusqu'au chant du coq, pour recommencer, parfois, la nuit suivante...

Djan di Fayè et Chrichto di Mutons étaient la terreur de la contrée de Cerniat. La terreur des hommes aussi bien que celle des femmes. L'herbe ne repoussait point, pendant une année, là où ils avaient passé. A leur approche, les haies s'enflammaient et les buissons brûlaient, les troupeaux épouvantés s'enfuyaient à des lieues de distance et les armaillis les plus crânes et les plus décidés tremblaient près de l'âtre du chalet, n'osant mettre le nez hors de la porte.

Les femmes se désolaient. Consternées et pleurant à chaudes larmes, elles suppliaient leurs maris de ne jamais voler ni moutons ni brebis.

 

Ces promenades lugubres et ces combats acharnés duraient déjà depuis fort longtemps quand les pères chartreux vinrent s'établir au fond de la vallée de Cerniat, dans un désert sombre de sapins et d'éboulis.

Une nuit, ils priaient, rassemblés sous un énorme "achoumias" dont les branches séculaires supportaient des "crasets", quelques flambeaux et la cloche du futur monastère. lls récitaient pieusement les matines, lorsqu'ils virent soudain deux traînées de feu se précipiter l'une contre l'autre, avec un bruit sinistre de cris et de bêlements.

Les moines, venus des Gaules où ils n'avaient pour la plupart jamais entendu parler que de sainteté, furent naturellement fort surpris. Mais quand, à peu de distance au-dessus de leurs têtes, ils virent ces troupeaux fantômes s'arrêter et commencer un affreux combat, quand ils entendirent les cris et les gémissements des moutons et des chèvres, les hurlements des chiens et les blasphèmes des deux bergers, ils furent terrifiés, "comprenant dans leur âme que c'était là mauvaise et très noire diablerie", dit l'ancien chroniqueur. Fallait-il s'éloigner de cet enfer terrestre? Fallait-il entreprendre la lutte contre ces armées démoniaques?

Le père procureur, Dom Mitschy, homme d'une grande énergie dont l'histoire a gardé le nom, et le Frère Victorien, vieux soldat qui n'avait jamais redouté le danger, voulaient courir immédiatement sus à l'ennemi. Les novices, timides, estimaient au contraire que ces lieux maudits devaient être abandonnés. 

Le père prieur, zélé et très prudent, trancha le débat en faveur de la lutte. Mais il jugea nécessaire au préalable de s'informer sérieusement du genre et de l'espèce des esprits infernaux, revenants ou sorciers diaboliques, qui troublaient ainsi la paix de la contrée.

 

Dès le lendemain, il rassembla les anciens de la vallée et les interrogea consciencieusement sur cette scène infernale.

Il apprit que, dans les temps reculés, alors que la contrée de Cerniat était encore peu peuplée et à peine convertie au christianisme, il était d'usage de laisser le menu bétail brouter en commun sur toutes les montagnes et sur tous les terrains. Dès qu'un troupeau de vaches avait quitté un pâturage, chèvres et brebis avaient le droit d'y venir brouter deux jours, ni plus, ni moins. Elles pouvaient, en outre, dès le printemps, et jusqu'à la fin de l'automne, aller paître dans toutes les forêts. Elles avaient enfin accès dans les prairies dès que les vêpres de Toutes-âmes avaient sonné et jusqu'à l'heure où les neiges venaient couvrir montagnes et vallées.

On avait mis à la tête du troupeau de la vallée le vieux Djan, un homme de peu de bien, "mais qui n'était pas de Cerniat, puisque c'était un aviniéro, un étranger venu de la plaine, peut-être même un Savoyard."

A la tête du troupeau des Allemands d'en delà des sommets des montagnes, il y avait Chrichto, un mauvais Coutzéroud, un habitant de Guggisberg.

L'un et l'autre gardèrent pendant fort longtemps les brebis et les chèvres de la contrée depuis Crésuz à Planfayon, et ils faisaient bon ménage.

Chaque mois, chaque semaine, une chèvre, une brebis, un mouton disparaissait tantôt ici, tantôt là, mais toujours bien loin de l'endroit où Djan et Chrichto gardaient leurs troupeaux.

Les déprédations s'étendaient sur les territoires de La Roche, de Montévraz, de Bellegarde, de Charmey et même du Motélon. Partout, on n'entendait parler que de moutons volés. Mais on ne pouvait découvrir les voleurs.

Cela dura des années et des années, sans que jamais une brebis, pas même un agneau manquât, soit au troupeau de Djan, soit au troupeau de Chrichto. Leurs bêtes les suivaient comme des chiens...

Par une belle nuit étoilée, Pierre, le vieux chasseur de Cerniat - un vrai Cerniatin celui-ci - était à l'affût, se tenant immobile à la lisière de la forêt de la Potzena, bien éloignée des troupeaux des chevriers. La nature entière sommeillait. Il n'entendait que quelques légers tintements de clochettes çà et là, et le vague murmure du Javroz qui coulait au pied de la montagne.

Son oreille de chasseur, bien exercée à percevoir les plus faibles bruits, entendit tout à coup, dans le lointain, du côté de la Berra, une voix faible, mais distincte qui appelait: "Béon, béon, béon". Cette voix se rapprochait insensiblement.

Le vieux Pierre se tapit de son mieux dans le fourré et il attendit.

Au bout d'un instant, il vit passer Djan le chevrier, suivi de chèvres, de cabris et de moutons. Qui arrivaient de tous côtés. Ces pauvres bêtes paraissaient ensorcelées, tant elles mettaient d'entrain et de hâte à se donner au berger et à le suivre. Elles n'appartenaient pourtant point au troupeau de Cerniat. Le chasseur, intrigué, suivit le chevrier à distance, jusqu'au-delà des Chaumiaux.

Là, à sa grande stupéfaction, il vit arriver de la montagne opposée, c'est-à-dire de la Lentz, Chrichto le moutonnier, accompagné lui aussi, d'un grand nombre de chèvres et de moutons qui le suivaient à qui mieux mieux, bien qu'étrangers à son troupeau. Les deux hommes s'étaient rencontrés et le vieux chasseur, accroupi à l'angle d'une grande pierre, put saisir toute leur infame conversation:

- Bonne cueillette?

- Excellente... Et toi?

- J'en ai trop, elles accouraient de tous côtés dès qu'elles m'apercevaient: "Ah! le grand chevrier nous aide tout de même très bien!"

Le chasseur entendit alors distinctement s'élever, des entrailles de la terre, une voix caverneuse qui ricanait: "Vous ne me suivrez pas si gaiement, vous autres, dans quelque temps!" A ce moment, une odeur pénétrante de soufre brûlé le prit à la gorge.

Les deux chevriers poursuivirent encore le récit de leurs larcins, puis un compère de Coutzéroud, que probablement ils attendaient, vint se joindre en tiers à leur conversation. Après quelques marchandages, le nouveau venu remit à Chrichto une somme rondelette en pièces d'or et beaux écus secs et sonnants, et il s'en retourna à la hâte, par la vallée de la Gérine, emmenant chèvres, brebis et agneaux bêlants.

Le receleur n'avait pas fait mille pas qu'une dispute violente s'éleva entre les deux malandrins au sujet de la somme reçue. Non seulement ils se reprochaient mutuellement tous les vols de moutons, de brebis et même de génisses commis dans la contrée depuis plus de trente ans, mais encore ils s'accusaient de beaucoup d'autres crimes, assassinats, maléfices et sortilèges dont les auteurs étaient restés inconnus. D'invectives en accusations, la querelle s'envenima, et bientôt ils en vinrent aux coups! Soudain, deux lames brillèrent dans la nuit et deux cris aigus, confondus en une même plainte, vinrent tirer le vieux Pierre de sa stupéfaction...

Prévoyant un malheur, il sortit rapidement de sa cachette et se précipita vers le champ de bataille. Tro tard! Deux cadavres gisaient côte à côte sur le sol!

A Cerniat, où il était rentré en hâte, personne ne pouvait croire ce que racontait le vieux Pierre. Pourtant, quelques curieux se décidèrent enfin à le suivre sur les lieux de la bagarre... Ils ne trouvèrent qu'une place d'environ une toise carrée, brûlée, rouge, durcie comme de la tuile...

Le lendemain, au soir, deux spectres sanglants, tout en feu, couraient les montagnes, entraînant chacun à leur suite un troupeau de brebis et de moutons. L'un était parti des Monts de Crésuz, l'autre des Gros-Morvaux. C'était Djan. C'était Chrichto.

Ils se rencontrèrent au-dessus des Chaumiaux, où la veille encore ils livraient leurs moutons volés au Coutzéroud.

Et là, ils recommencèrent à se livrer bataille. La lutte fut si terrible et les hurlements si épouvantables que tous les habitants de la vallée, même les Charmeysans, en furent terrifiés.

Depuis ce moment, dans la belle saison, par les nuits étoilées, Chrichto et Djan revinrent fréquemment avec leurs troupeaux, épouvantant, des siècles durant, curés, femmes et fortes têtes. Le pâturage brûlé où ils se livraient bataille devint improductif et bêtes et gens n'osaient s'en approcher ni de nuit ni de jour. Il inspira bientôt tant de crainte, d'épouvante et d'horreur qu'on l'appela du nom qu'il porte encore aujourd'hui: "Par-i-Fayè" - "Kra de l'Infè" - Parc aux Brebis - Creux de l'Enfer.

 

Les bons pères furent consternés de ce récit Bien que la charité et la prudence commandent de ne considérer personne comme damné, ils n'eurent pas de peine à admettre que, dans le cas particulier, il s'agissait d'âmes réprouvées subissant en ce monde leur châtiment terrible.

L'énergique père procureur, Dom Mitschy, et le bouillant Frère Victorien en furent confirmés dans leur résolution de chercher à purger la terre de ces apparitions maudites. Et, cette fois, la communauté les approuva pleinement.

 

Le lendemain donc, dès le coucher du soleil, les deux moines gravissaient la pente des Chaumiaux, s'appuyant chacun sur un bourdon qu'avait rapporté de Rome ou de Jérusalem quelque pieux pèlerin des temps passés. A leur ceinture était suspendu un long chapelet et leur poche contenait une fiole d'eau bénite. Marchant à pas mesurés, lisant à mi-voix l'Evangile de saint Jean, ils atteignirent l'endroit désolé du Par-i-Fayè où ils avaient vu se dérouler la terrifiante bataille de revenants. Et là, ils se mirent en prières. Un peu après l'heure des matines, ils virent venir de loin les troupeaux maudits. Redoublant de ferveur, ils se recommandèrent à saint Bruno et à tous les saints du paradis! Avec une rapidité extraordinaire, ces hordes bêlantes, gémissantes et hurlantes s'approchèrent pour s'arrêter à quelques pas des deux moines dont la présence inattendue semblait exaspérer leur colère.

Sur un signe de son chef, le troupeau de Chrichto se rangea en demi-cercle devant les moines, et aussitôt celui de Djan, qui se trouvait à l'opposé, imita cette disposition. menaçante.

Les religieux se trouvaient donc entourés d'un cercle infernal qui se resserrait de plus en plus, malgré leurs prières et leurs exorcismes. Les chiens allaient se précipiter sur eux et les déchirer à belles dents, quand Frère Victorien, qui avait dans son jeune âge entendu force contes de "chetta" et de revenants, se souvint heureusement que les esprits infernaux sont incapables de nuire à une personne qui a tracé autour d'elle un cercle en récitant l'évangile de saint Jean.

D'une main nerveuse, il saisit son bourdon bénit et, à la hâte, traça un grand cercle autour de lui et du père procureur, en murmurant plus prestement que dévotement la sainte prière.

Du coup, la marche des troupeaux s'arrêta et les boucs hideux qui s'avançaient au premier rang, cornes menaçantes, tombèrent à la renverse, terrassés.

Dès lors, la rage des deux revenants ne connut plus de bornes.

- Que venez-vous faire ici, moinillons scélérats et téméraires! s'écriait l'un. Ne sommes-nous pas assez misérables sans que vous cherchiez à ajouter à nos souffrances?

- Votre habit me fait mal aux yeux, vociférait l'autre. Vous voulez m'empêcher de me venger: je vous égorgerai! Et, ce disant, il brandissait un poignard ensanglanté, en faisant de vains efforts pour se précipiter sur les religieux.

- Votre prieur ne vous a pas permis de venir nous persécuter, reprenait le premier, vous avez désobéi. Nous avons pouvoir sur vous, vous mourrez!

 

Mais le cercle dans lequel étaient enfermés les moines ne pouvait être franchi.

"Qu'avons-nous à faire avec vous, gens qui ne mangez que de l'herbe? ajoutait l'autre.

Si nous avons volé et tué des moutons pendant notre vie, cela vous regarde-t-il, puisque vous, vous n'en mangez pas? Bataille nous livrerons sur la place que vous occupez; depuis des siècles, elle est à nous. Vous serez écrasés, piétinés, dévorés! En avant la meute! Mort au traître qui m'a assassiné et damné!" 

Son adversaire répéta: "Mort au traître qui m'a assassiné et damné."

Un combat terrible s'engagea tout autour des chartreux épouvantés. Ils priaient, bénissaient, conjuraient, et les deux damnés, deux spectres rouges de sang et de feu, se lardaient de coups de poignard, s'insultaient et blasphémaient, tandis que s'entre-déchiraient leurs chiens et leurs bêtes! Mais, malgré l'intensité de la bagarre, les combattants n'oubliaient pas les deux religieux, et continuaient à faire des efforts inouis pour forcer et franchir le cercle tracé par le Frère Victorien.

Cela dura ainsi des heures et des heures.

Jusqu'à ce que, de la vallée, s'élevât le son argentin et grêle de la cloche de l'angélus...

Alors, avec de nouveaux hurlements, spectres et troupeaux s'éloignèrent précipitamment du côté de la Gérine et disparurent dans un bas-fond du pâturage, le Creux de l'Enfer. Les pauvres moines, fort marris de n'avoir point réussi à conjurer les esprits infernaux, s'en retournèrent, s'estimant encore heureux de s'en être tirés indemnes.

Ce qui avait le plus terrifié Dom Victorien, c'est que les chiens non seulement aboyaient mais parlaient aussi très distinctement l'allemand!

A leurs yeux hagards, à leurs visages blêmes, le père prieur devina du premier coup d'oeil l'échec de ces religieux. Et lorsqu'il les eut entendus, il comprit que Djan di Fayè et Chrichto di Mutons étaient de ces revenants que seuls la prière et le jeûne peuvent conjurer.

Pendant neuf jours donc, moines et novices jeûnèrent au pain et à l'eau et ne cessèrent de prier. Chaque soir, là-haut, le combat était plus terrible et les cris plus affreux. On eût dit - et c'était vrai - que les deux damnés bravaient les saints religieux.

Enfin, vers le soir du neuvième jour, le père prieur partit lui-même pour le Par-i-Fayè, accompagné du sacristain du couvent, un bon petit père qui ne s'occupait que des affaires du bon Dieu.

Il portait avec lui les saintes reliques et une bouteille d'eau doublement bénite, de celle que le père général ne bénit qu'une fois l'an, le matin de la fete de saint Bruno.

Les troupeaux maudits trouvèrent les moines agenouillés parmi les rocailles du Par-i-Fayè, priant dévotement saint Michel, saint Jean, saint Antoine du désert, saint Bruno et tous les saints qui avaient eu affaire avec le diable.

Comme la première fois, les deux troupeaux fantômes formèrent un cercle menaçant et, blasphémant, vociférant et ricanant, se disposèrent à l'attaque.

Le père prieur, levant alors sa main droite et faisant avec l'eau bénite le signe de la croix, leur dit d'une voix forte: "Au nom de Jésus Christ et par l'intercession de saint Bruno, esprits infernaux, je vous défends de nuire à l'avenir à gens et à bêtes. Et je vous ordonne de rentrer à jamais sous la terre!"

A l'instant, étouffant dans des pleurs et des gémissements leurs cris de rage, Djan di Fayè, Chrichto di Mutons et leurs troupeaux vinrent s'engouffrer au fond du pâturage au lieu-dit Creux de l'Enfer.

La vallée en était définitivement délivrée et ne les revit plus. Mais les lieux de leurs méfaits portent encore et porteront toujours le nom de: Par-i-Fayè et Kra de l'Infè. Parc aux Brebis et Creux de l'Enfer.

 

(Légendes de la Gruyère, Marie-Alexandre Bovet et Gisèle Rime)

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