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CHALAMALA

Les Comtes de Gruyères aimaient rire et s'amuser. Pour égayer les fêtes données au château ils engageaient un bouffon. Le plus célèbre d'entre eux fut le mime Gérard Chalamala qui vécut au temps de Pierre IV. Pendant les longs soupers de la cour, Chalamala entrait, secouant sa marotte et son bonnet à grelots.
Sa mimique et ses bons mots faisaient rire les plus taciturnes. Chalamala suivait son maître qui visitait les armaillis. Il l'accompagnait dans les coraules. Souvent, il glissait parmi ses bouffonneries quelques paroles pleines de bon sens.
Chalamala mourut en 1349. II légua une partie de sa fortune aux bonnes oeuvres: une vache au Curé de Gruyères, une au Couvent de la Part-Dieu, une autre à celui de la Valsainte, 5 mille francs à l'église de Gruyères.
Aujourd'hui encore, une parcelle de terrain porte son nom, à

Epagny; elle lui appartenait ainsi que, probablement, la maison de Chalamala à Gruyères.

 

(http://www.gruyeres.ch/fr/portrait/histoire/welcome.php?action=showinfo&info_id=4327)

 

 

 

La cour de Gruyère, cette cour qui unissait la simplicité des moeurs pastorales à la pompe des usages chevaleresque, a eu ses bouffons pendant plusieurs siècles : le dernier s'appelait Girard Chalamala.

Chalamala - en idiome gruérien "Tsamala" - est simplement le correspondant patois d'un vieux mot français, chalemelle ou pipeau, flûte champêtre. Le mime du comte de Gruyère était un "tsamala" joueur de flûte, et il reçut dans le peuple ce sobriquet de "Girard-la-flûte".

Girard Chalamala se paraît de ses habits de fol, tenant sa marotte à la main, et portant un grand bonnet orné de plumes de paon.
Au milieu du siècle susmentionné, sous le règne du comte Pierre IV au XIV ème siècle; la Gruyère avait connu, jusqu'au pied de son donjon féodal, les douleurs de la guerre, où s'illustrèrent les immortels Claremboz et Bras-de-Fer, de Villars-sous-Mont et où les hommes d'armes de Fribourg et de Berne donnèrent de rudes coups aux braves défenseurs du pays. Chalamala chantait ces exploits guerriers en des poèmes vibrants qu'il entremêlait volontiers, de ces fabliaux, de ces lais d'amour et autres pièces légères si fort en honneur au temps des trouvères.

Témoin des conquêtes que faisaient Berne et Fribourg, il avait coutume de dire, par allusion aux armes de ces deux villes, qu'il craignait que, tôt ou tard, l'ours ne fit cuire la Grue dans le chaudron de Fribourg.

Chalamala mourut en 1349 : il institua le comte Pierre pour son héritier et lui légua ses dettes, son masque, son bonnet et sa marotte.

 

(Texte de Clément Fontaine, tiré de "Sous la bannière de la Grue")

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