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LA CHAPELLE DES MARCHES

La chapelle des marches est un lieu de pèlerinage. On en fait mention comme lieu de pèlerinage depuis le XVIIIe siècle, mais elle existait déjà auparavant, depuis le XIIIe siècle. Juste à côté se trouvait une léproserie et donc en 1636 lors de la grande peste les gens désertèrent le lieu. Depuis ce jour jusqu’au XVIIIe siècle, un ermite surveillait la chapelle. En 1705, la chapelle est reconstruite et dédiée à la Vierge Marie. C’est depuis là, et encore aujourd’hui, qu’elle devient lieux de pèlerinages et de miracles!

 

Au XIIIe siècle déjà, une donation de 1252 faite aux lépreux des Marches l'atteste, Broc possédait à l'instar de la région de Fribourg, une léproserie sise à l'écart du village, du côté de l'emplacement actuel de la chapelle des Marches. Lors de la grande peste de 1636, les malades contagieux y sont placés en quarantaine.

Dès 1642, un ermite assure la garde chapelle dont l'origine reste inconnue. En 1774, disparaît le dernier ermite des Marches. Toujours est-il qu'au plus fort de ce siècle où gagne l'irreligion, s'éteint le dernier de "ceux qui prient", délégué par la communauté des Brocois pour gagner leur salut. La chapelle des Marches vient d'être dédiée à la Vierge (1675), lorsqu'elle est reconstruite, en 1705, par Jean-Jacques Ruffieux, Curé-Doyen de Gruyères, ses frères Nicolas, Prieur de Broc, et François, prêtre de Gruyères, le clergé de Broc s'engageant dès lors à chanter les litanies de la Sainte des saintes aux célébrations de la Nativité, de Annonciation, de la Conception et de l'Assomption. En 1721, la Commune de Broc fit construire un mur d'enceinte et planter les tilleuls qui ombragent encore la cour actuelle.

 

Le renouveau du culte marial

Aux fêtes de la Vierge, toute la paroisse se rend à la chapelle après les Vêpres, précise le prieur en 1884. Déjà les enquêtes du XVIIIe siècle - et notamment celle de 1778 - signalent une procession annuelle à Notre-Dame des Marches, le jour de Pâques: au retour, on bénit les fidèles en récitant l'oraison de circonstance. Mais la vierge des Marches est promise à une destinée peu commune.

Les années septante et quatre-vingts sont à la fois une invite à la pénitence et un appel à Marie, source de toutes les grâces. C'est dans ce climat dense, contrasté, où se croisent le désespoir des déchéances d'ici-bas et l'espérance en Marie conçue sans péché, que Notre-Dame des Marches va se faire l'agent du plus stupéfiant, du plus mystérieux produit de la religiosité: le miracle!

Les nombreux ex-voto accrochés aux murs de la chapelle attestent de la sainteté du lieu, depuis le XVIIe siècle, où un captif espagnol miraculeusement délivré de ses chaînes serait venu finir ses jours aux Marches, en ermite.

 

Miracle!

A partir de 1884, les prodiges se succèdent. Le 17 mai, Léonide Andrey reçoit le saint Viatique: elle est condamnée par les médecins qui se sont penchés en vain sur son chevet. On la transporte en désespoir de cause à la chapelle pour la deuxième fois. Elle est à l'agonie. Dans un dernier sursaut, après avoir entendu la messe, elle se dit qu'il faut rendre grâce à Marie,... à genoux. Elle y parvient, on l'assied, elle se lève. Alitée depuis des années, elle rentre pieds nus jusque chez elle, sans difficulté, sans aucune douleur. Sept personnes, dont le député Louis Mossu, ont attesté l'authenticité et la véracité du récit de la guérison, écrit de la main de Léonide Andrey. Le docteur Pégaitaz, qui avait suivi la malade, et l'évêque Mermillod crient au «merveilleux». Les pèlerins affluent aussitôt par milliers aux Marches, la plupart des paroisses du canton organisant des processions.

Des témoins rapportent que le 2 août 1884, Irénée Fragnière de Sorens jette "joyeusement ses béquilles" - de quel mal était-il atteint? - en s'écriant: "je suis guéri"!

Les paroisses continuent d'affluer en pèlerinage, district après district, par vagues de deux à trois mille pèlerins. 

 

Une source limpide, une léproserie, un cimetière, un ermitage: les Marches sont, à la frontière de la vie et de la mort, le lieu sacré où se croisent les énergies de la terre et du ciel, appelant le miracle.

 

Lieu dense, les Marches vont aussi servir de tremplin à d'autres pèlerinages, à d'autres rassemblements. Le 9 août 1886, quatre mois avant les élections générales, 15 000 pèlerins des sections cantonales du Piusverein marchent sur Broc! La foule est saluée à coups de canon dans un décor d'arcs de triomphe fleuris, au son des fanfares. Le catholicisme se fait exubérant pour ses rudes campagnards. Prêtres et notables assènent leurs catéchismes au pied de la Vierge. Le chef de l'Etat use de tout son charisme. Nouveau miracle? Aux élections de décembre, les listes conservatrices-catholiques triomphent! Le lendemain, la presse catholique ne proclame-t-elle pas que "Dieu a sauvé le canton"?

Dans les années soixante encore, à chaque pèlerinage d'automne les chroniqueurs de La Liberté de Fribourg célèbrent dans une triomphaliste l'union l'Etat et de l'Eglise.

C'est ainsi que chaque deuxième mardi de septembre, le grand pèlerinage fribourgeois traditionnel a déroulé ses fastes, perpétuant souvenir des heures miraculeuses avec une affluence de près de 2000 pèlerins jusqu'au début des années 1970.

Le Vendredi-Saint, un groupe d'employés et d'ouvriers fait encore à pied, de Fribourg, le pèlerinage des Marches. Les Brocois, quant à eux, se sont aussi volontiers rendus sur d'autres lieux de pèlerinage. Chaque année, la Commune mettait au concours une place de pèlerin chargé de représenter le village à Fribourg, à la chapelle de Notre-Dame des Ermites (Eglise des Cordeliers) à l'occasion du pèlerinage annuel.

 

(Broc, Village de Gruyère, Pierre-Philippe Bugnard)

 

 

 

 

LA CHAPELLE SAINTE ANNE

Si vous montez à la Dent de Broc par le Châtelet, peu après avoir quitté le pâturage de la Gissetaz, vous trouverez un gros bloc de rocher auprès duquel subsiste un mur en partie démoli. Ce sont les ruines de l'Ermitage de Sainte Anne.

En effet, à l'exemple de Saint Nicolas de Flüe, des Ermites choisirent cet endroit paisible pour vivre dans la prière et le renoncement. Le premier s'y établit en 1607 et pendant plus de vingt ans, jusqu'en 1736, de nombreux ermites lui succédèrent.D'aucuns étaient prêtres, la plupart laïcs. Un sanctuaire fut construit pour mermettres aux ermites de se loger et de célébrer la messe, ceux qui étaient prêtres.
La Commune de Gruyères se montra très généreuse envers ces ermites, estimant qu'ils attiraient les grâces du ciel sur la contrée. Elle leur fournissait du bois, des habits, des chaussures afin de leur permettre de voyager. De nombreux dons leur permettaient de vivre, quoique modestement. Quand l'un d'eux mourait, plusieurs candidats demandaient la faveur de le remplacer. 

En 1736, après la mort du dernier ermite, le sanctuaire de Sainte Anne, qui avait été dévasté, fut détruit en accord avec l'évêque et avec les autorités de Gruyères. La cloche et l'autel furent transférés à Epagny. De fait, en 1740 on posa la première pierre de la Chapelle de Sainte Anne d'Epagny. L'autel figure encore dans cette chapelle, à droite en entrant.

 

(http://www.gruyeres.ch)

Local matériel et passage en escalier
La chapelle sainte-anne
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