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LA VILLE DE GRUYERES

C'est au pied du château que le comté de Gruyère se fit construire, et au sommet de cette colline contrôlant la vallée supérieure de la Sarine, que Gruyères allait se développer.

On retrouve trois étapes principales sur la construction de la ville. Tout d'abord le bourg du château qui a presque totalement disparu, qui datait de la construction du château. Ensuite, il y a le bourg supérieur, qui s'étant au nord de la porte saint-Germain où se trouve actuellement le musée GIger. Et enfin le bourg inférieur qui s'étend autour de la rue principale et datant de 1330.

Pour se rendre au château, le visiteur doit traverser l'ensemble de l'agglomération, que les textes anciens désignent du terme générique de ville (villa), après avoir laissé son véhicule sur le parking aménagé sur les anciens prés de la Chavonne, au pied d'une première enceinte trapue, terminée par une ample tour quadrangulaire, connue sous le vocable de «Chupyâ Bârba» (Barbe brûlée). Au XIXe siècle, l'enceinte a été démolie à la hauteur de la route, ce qui a entraîné la disparition du dispositif défensif de la porte de Chavonne, assurément équipée d'une bretèche et d'un pont-levis qui franchissait un fossé maintenant effacé mais mentionné dans les documents anciens.

La porte passée, la route redescend ensuite en s'évasant. C'est là qu'il faut localiser la tenue des marchés, dès l'apparition du bourg inférieur. Il en subsiste encore les très intéressantes mesures à grains aménagées sur un massif maçonné posé dans la déclivité du terrain.

Ville de marché avant 1195/1196 (celui-ci est alors supprimé au profit de Bulle), elle se composait de deux parties distinctes: le château et ses dépendances, le bourg édifié le long d'une rue centrale, protégé par une enceinte, dont subsistent de nombreux vestiges (remparts, portes, tours).

En 1397, le comte Rodolphe IV confirma les franchises de Gruyères, qui reprenaient celles de Moudon. Gruyères eut un Conseil de douze membres dès 1434, deux dès 1455, d'abord sous la présidence d'un représentant du comte, puis de la ville de Fribourg dès 1555.

Gruyères fut la capitale du comté jusqu'en 1555, celle du bailliage de la Gruyère jusqu'en 1814, de la préfecture, puis du district jusqu'en 1848, baillis puis préfets logeant au château.

Les parties les plus anciennes remontent au début du XIIIe sIècle; d'autres (entre autres les appartements) furent reconstruites après l'incendie de 1493.

Au spirituel, Gruyères relevait à l'origine de la paroisse de Bulle. Le comte Rodolphe III fit construire l'église Saint-Théodule, consacrée en 1254, pour desservir les villages de la rive gauche de la Sarine, au sud de Bulle. Les tombeaux des comtes se situaient sous l'autel de Saint-Michel. Deux incendies détruisirent la paroissiale, le premier en 1670, le second en 1856, seuls la tour et le choeur furent épargnés. L'église restaurée fut consacrée en 1860.

La chapelle des comtes, sur l'esplanade du château, était dédiée à saint Jean-Baptiste (deux vitraux de la fin du XVe s.). La chapelle de Saint-Maurice, desservant l'hôpital, fut construite en 1431. La chapelle du Berceau, dédiée à saint Sébastien et saint Roch, fut édifiée en 1612, après la peste de 1611 qui avait provoqué la mort de 140 personnes.

Durant la guerre de Trente Ans, des soeurs bernardines et des soeurs visitandines réfugiées de Besançon et Dôle s'installèrent à Gruyères; les secondes, présentes de 1639 à 1651, tinrent une école pour les filles. Une école primaire, destinée surtout aux garçons, existait dès le XVe s., une école "régionale" servit au XXe s. à l'enseignement secondaire, donné à Bulle depuis 1973. Gruyères abrita une maladrerie (mentionnée en 1341) et un hôpital ou hospice, fondé au milieu du XVe s., encore en activité dans la seconde moitié du XIXe s. Une construction annexe de l'hôpital a abrité les écoles primaires jusqu'en 1988, puis, après restauration, un établissement médicosocial.
De 1891 à 1925, les soeurs d'Ingenbohl dirigèrent à Gruyères l'institut Saint- Joseph pour sourds-muets, qui fut déplacé en ville de Fribourg.

Gruyères fut un lieu de marché et de foires (six par an) important, le marché ayant été rapidement rétabli après sa suppression en 1195/1196. On y vendait et achetait du fromage, des grains (mesures à grains en pierre), du gros et du petit bétail. La prospérité de Gruyères s'explique par le fait que, jusqu'en 1767, la route de la Haute Gruyère passait par la colline; un autre chemin passait par Pringy et Le Pâquier. Le déclin des marchés et des foires commença après l'ouverture de la route de plaine passant par Epagny (future route cantonale).

Gruyères comptait plusieurs moulins et scieries, ainsi qu'une poudrière (XVIIIe s.). Des fontaines remplacèrent les puits dès 1755. Deux haltes de chemin de fer desservent Gruyères, celle de Pringy sur la ligne Palézieux-Montbovon (1903) et celle d'Epagny sur la ligne Bulle-Broc (1913). Au début du XXIe s., le secteur primaire fournit la matière première à deux entreprises agro-alimentaires (fromage et produits carnés); la fromagerie de démonstration de Pringy a été l'une des premières en Suisse (1969). Le travail du bois (charpenterie, menuiserie) constitue également une activité majeure; le tressage de la paille a disparu au début du XXe s. Le secteur tertiaire est surtout représenté par le tourisme, d'été et d'hiver. La station de ski Moléson-sur-Gruyères date des années 1960 (nouveau funiculaire en 1998), l'aérodrome de la Gruyères est inauguré à Epagny en 1963. Depuis 1998, le Musée HR Giger (art fantastique) est installé au château Saint-Germain. La ville, attraction touristique renommée, figure depuis 1961 à l'inventaire des sites protégés. 

 

 (http://www.gruyeres.ch et Patrimoine Fribourgeois 16, le château de Gruyères)

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